notes et références

Synchronicité
C.G.Jung a publié des ouvrages sur ce qu’il avait nommé le phénomène de synchronicité.

Quand on parle de synchronicité, on veut parler d’une série d’événements (images, sons, scènes de la vie quotidienne, etc) qui présentent entre eux un rapport de signification alors qu’ils sont indépendants les uns des autres, tant au niveau de leur cause que du lieu ou du moment où ils surviennent.

Supposons que lors d’un dîner la conversation tourne un moment autour du concept de révolution. Le lendemain, vous remarquez qu’un collègue ou un ami arbore un tee-shirt sur lequel figure l’emblématique Che Guevara. Puis, plus tard, on vous invite dans un restaurant qui s’appelle «le révolutionnaire»; ou bien vous remarquez dans le métro une affiche à demi déchirée représentant le système scolaire sur laquelle on peut encore lire ce mot : «révolution». Tous ces événements sont indépendants dans le temps et l’espace. Pourtant, ils sont reliés entre eux par une sorte de fil conducteur dont le thème est, dans notre exemple, la révolution.

Cybernétique
Ce mot dérive d’un mot grec, kubernêtikê. Platon l’utilisait pour désigner le pilotage d’un navire, au sens propre. La métaphore sous-jacente en était cependant le bon savoir-gouverner, celui qui se base sur une vision globale, une morale en tant qu’instance supérieure de justice, la véritable connaissance du bien et de la façon de l’appliquer, avec sagesse et de manière avisée.
Norbert Wiener est cependant le premier à parler de cybernétique : pour lui, c’est la science des systèmes (autorégulés), fondée sur un nouveau type de causalité, la causalité finale : tandis que Descartes avait défendu la causalité linéaire avec force (une action entraine une réaction), Wiener se place dans l’angle de la rétro-action : c’est le but qui définit l’acte qui le précède, c’est la finalité qui donne naissance à la cause.

«La cybernétique est l’art de rendre l’action efficace.» Cette définition de Couffignal, un pionnier français de la cybernétique, est celle qui se rapproche le plus de la conception de Platon. Le bon pilote est celui dont l’action est efficace dans la tempête. «Science du contrôle et de la communication chez l’animal et la machine. » Telle est la définition de Norbert Wiener, l’auteur Cybernétics or control and communication in the animal and machine, ouvrage paru en 1948. C’est à cet Américain qu’on attribue la paternité de la cybernétique.

De la cybernétique, Edgar Morin retient l’idée de rétroaction, introduite par Norbert Wiener, qui «rompt avec le principe de causalité linéaire en introduisant celui de boucle causale». Il explique que «la boucle de rétroaction (appelée feed-back) joue le rôle d’un mécanisme amplificateur, par exemple, dans la situation de la montée aux extrêmes d’un conflit armé. La violence d’un protagoniste entraîne une réaction violente qui, à son tour, entraîne une réaction encore plus violente. De telles rétroactions, inflationnistes ou stabilisatrices, sont légions dans les phénomènes économiques, sociaux, politiques ou psychologiques.»

Edgar Morin
Edgar Morin s’est attaché dans toute son œuvre à mettre en évidence la complexité du monde et de l’homme et à proposer une méthode pour la concevoir. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie «complexus» qui signifie «ce qui est tissé ensemble» dans un enchevêtrement d’entrelacements (plexus).
Le principe dialogique explique Edgar Morin «unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l’un l’autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité». Le phénomène de la dualité onde-corpuscule l’illustre selon lui. Il cite Blaise Pascal qui dit: «Le contraire d’une vérité n’est pas l’erreur, mais une vérité contraire» ou encore Bohr: «Le contraire d’une vérité triviale est une erreur stupide, mais le contraire d’une vérité profonde est toujours une autre vérité profonde.» Le problème est selon lui «d’unir des notions antagonistes pour penser les processus organisateurs et créateurs dans le monde complexe de la vie et de l’histoire humaine».

Le principe de récursion organisationnelle va selon Edgar Morin «au delà du principe de la rétroaction (feed-back); il dépasse la notion de régulation pour celle d’autoproduction et auto-organisation. C’est une boucle génératrice dans laquelle les produits et les effets sont eux-mêmes producteurs et causateurs de ce qui les produit. Ainsi, nous individus, sommes les produits d’un système de reproduction issu du fond des âges, mais ce système ne peut se reproduire que si nous-mêmes en devenons les producteurs en nous accouplant. Les individus humains produisent la société dans et par leurs interactions, mais la société, en tant que tout émergeant, produit l’humanité de ces individus en leur apportant le langage et la culture.»

Le principe «hologrammatique», explique-t-il enfin, «met en évidence cet apparent paradoxe de certains systèmes où non seulement la partie est dans le tout, mais le tout est dans la partie: la totalité du patrimoine génétique est présent dans chaque cellule individuelle. De la même façon, l’individu est une partie de la société, mais la société est présente dans chaque individu en tant que tout, à travers son langage, sa culture, ses normes.»

Sur le langage
Il est donc sensé de penser que c’est le langage qui a créé l’homme, et non l’homme le langage, mais à condition d’ajouter que l’hominien a créé le langage.
Le langage est en nous et nous sommes dans le langage. Nous faisons le langage qui nous fait. Nous sommes, dans et par le langage, ouverts par les mots, enfermés dans les mots, ouverts sur autrui (communication), fermés sur autrui (mensonge, erreur), ouverts sur les idées, enfermés dans les idées, ouverts sur le monde, fermés au monde.

Sur la logique
L’usage de la logique est nécessaire à l’intelligibilité, le dépassement de la logique est nécessaire à l’intelligence. La référence à la logique est nécessaire à la vérification. Le dépassement de la logique est nécessaire à la vérité.


André Breton
Ce que Breton réhabilite sous le nom de «hasard objectif», c’est la vieille croyance en la rencontre entre le désir humain et les forces mystérieuses qui agissent en vue de sa réalisation. Mais cette notion est dépourvue à ses yeux de tout fondement mystique. Il se base sur ses expériences personnelles de «synchronicités» et sur les expérimentations en métapsychique qu’il a observées à l’Institut métapsychique international.

Nadja
Contrairement à ce qu’on a parfois supposé, tout est vrai dans Nadja et la consultation des papiers personnels de Breton permet aujourd’hui de mesurer la très faible part de son invention : authenticité d’abord de Nadja, dont on sait, grâce à Marguerite Bonnet, qu’elle s’appelait Léona-Camille-Ghislaine D., née en 1902 et morte dans un asile d’aliénés en 1941. Authenticité aussi de ses lettres, de ses dessins, des mots que Breton nous fait entendre. Cette vérité, Breton prend soin de la signifier par une extrême exactitude topographique que soulignent les photographies dont il parsème le texte, évitant qu’on puisse lire Nadja comme un roman
.
«La vie quotidienne abonde, du reste, en menues découvertes de cette sorte, où prédomine fréquemment un élément d’apparente gratuité, fonction très probablement de notre incompréhension provisoire, et qui me paraissent par suite des moins dédaigniables. Je suis intimement persuadé que toute perception enregistrée de la manière la plus involontaire comme, par exemple, celle de paroles prononcées à la cantonade, porte en elle la solution, symbolique ou autre, d’une difficulté où l’on est avec soi-même. Il n’est encore que de savoir s’orienter dans le dédale. Le délire d’interprétation ne commence qu’où l’homme mal préparé prend peur dans cette forêt d’indices.» (Breton, L’Amour fou).

Mais le langage verbal est parfois impuissant à traduire ces signes, et c’est lorsque Breton laisse parler les photographies ou se résigne à ne donner aucun commentaire de ces phénomènes que le sentiment de mystère - ou de merveilleux - est le plus fort, comme dans ce chapitre des Pas perdus (le seul qu’ait lu Nadja) intitulé L’Esprit nouveau, où une jeune femme aux « yeux immenses », l’air désemparé, passe sous le regard d’Aragon, puis de Breton, puis de Derain, et disparaît. Le ton neutre du procès-verbal, la brièveté du récit restent ici un bon exemple de la manière dont le mythe contemporain fuit le lyrisme, exige le silence, la peur muette de ce qui est soudain, inexplicablement, pour un instant furtif, et ne sera jamais plus. Ici, l’image garde tout son mystère et son étrangeté, et, loin de répéter le texte, elle le double en laissant en effet «battantes comme une porte» des représentations inaliénables au langage verbal. Aucun livre n’exprime comme Nadja cette séparation nécessaire où texte et image conservent leur potentiel propre, comme si chacun se trouvait séparément relié à la terre.


«Capitalisme et pulsion de mort»
de Bernard Maris et Gilles Dostaler
Dans les années 1930, le monde capitaliste, promis à une éternelle croissance, a traversé une grave crise économique, qui a débouché sur la Deuxième Guerre mondiale. Keynes et Freud, contemporains de cette période, ont chacun dans leur domaine porté un regard critique sur l’évolution de notre civilisation. Si la raison d’être de l’économie était au départ de résoudre le problème de la rareté, pourquoi la course à l’accumulation des richesses semble-t-elle sans fin et aveugle aux maux qu’elle engendre pour l’humanité? En mettant en lumière les nombreuses similitudes entre les analyses de ces deux penseurs (les deux hommes ne se sont jamais rencontrés, mais on sait que Keynes fut un lecteur attentif de Freud et que ce dernier fut impressionné par certaines œuvres du maître de Cambridge), Gilles Dostaler et Bernard Maris ébauchent une vision freudo-keynésienne de l’argent et du capitalisme. Freud et Keynes étaient convaincus qu’il existe au cœur de l’homme comme de sa société une pulsion inexpugnable, un désir de mort, qui prend la forme du désir d’argent. Que peut-il y avoir au-delà du capitalisme et de son énergie mortifère? Sur ce point, leurs réponses divergent. Si Freud se montre pessimiste, alors qu’il assiste à la montée en puissance du nazisme, Keynes imaginait qu’à l’horizon 2030, les hommes auraient mis fin au problème de la rareté, reléguant l’économie au second plan pour se consacrer enfin à la culture et à l’art de vivre.


sources:
http://cosmovisions.com
http://www.site-magister.com
http://cybernetique.psyblogs.net
http://poissons.over-blog.fr
http://fr.wikipedia.org

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